Nuit SENGHOR
29 septembre 2006
Léopold Sédar SENGHOR
Nuit de l'Ecrit le vendredi 13 octobre 2006
à Bécherel, librairie Gwrizienn
Cette année 2006 est celle du 100ème anniversaire de la naissance de Senghor.
Avec
L'esprit du Lieu à Bécherel, nous avons décidé d'organiser La nuit de
L'Ecrit dans le cadre de Lire en Fête 2006, autour de cet anniversaire.
Nuit Senghor donc, avec une lecture spectacle par Okon Ubanga Jones des
poésies de Senghor et quelques unes d'Aimé Césaire qui était son fils
spirituel. Nous commencerons à 21h00 par une chasse aux poèmes "Chasse
ton poème de Senghor" dans le centre ancien de Bécherel, à la lueur des
bougies, et Okon Ubanga Jones nous emmènera ensuite avec nos trophées
pour une découverte de l'univers du poète dans la librairie Gwrizienn.
Chaque chasseur pourra ensuite lire (ou faire lire, timidité oblige)
son poème et nous pourrons ainsi échanger sur la poésie, la
francophonie, la négritude ...
En attendant cette nuit, et spécialement pour Yann, un petit poème :
Prière aux masques
Masques ! O Masques !
Masque noir masque rouge, vous masques blanc-et-noir,
Masques aux quatre points d'où souffle l'Esprit
Je vous salue dans le silence !
Et pas toi, le dernier, Ancêtre à tête de lion.
Vous gardez ce lieu forclos à tout rire de femme, à tout sourire qui se fane
Vous distillez cet air d'éternité où je respire l'air de mes Pères,
Masques aux visages sans masque, dépouillés de toute rossette comme de toute ride
Qui avez composé ce portrait, ce visage mien penché sur l'autel de papier blanc
A votre image, écoutez-moi !
Voici que meurt l'Afrique des empires - c'est l'agonie d'une princesse pitoyable
Et aussi l'Europe à qui nous sommes liés par le nombril.
Fixez vos yeux immuables sur vos enfants que l'on commande
Qui donnent leur vie comme le pauvre son dernier vêtement.
Que nous répondions présents à la renaissance du Monde
Ainsi le levain qui est nécessaire à la farine blanche.
Car qui apprendrait le rythme au monde défunt des machines et des canons ?
Qui pousserait le cri de joie pour réveiller morts et orphelins à l'aurore ?
Dites, qui rendrait la mémoire de vie à l'homme aux espoirs éventrés ?
Ils nous disent les hommes de coton du café de l'huile
Ils nous disent les hommes de la mort.
Nous sommes les hommes de la danse, dont les pieds reprennent vigueur en frappant le sol dur.
article extrait du blog de Hélène Camus, librairie "Tournez la page" à Combourg
avec son autorisation (!)